PARIS, 23 octobre 2018 (AFP) – La ministre de la Santé Agnès Buzyn a affirmé mardi son ambition de conforter « un Etat providence » par l’investissement dans « notre système de santé » et « la protection des plus fragiles », à l’ouverture des débats à l’Assemblée sur le projet de budget 2019 de la Sécu.
« Ce texte (…) porte une ambition politique forte, celle de bâtir un Etat providence fidèle aux valeurs qui ont présidé à sa création, mais également adapté à l’évolution de notre société et de notre économie, aux nouvelles mobilités professionnelles, aux nouvelles formes de famille, aux nouveaux défis démographiques et aux nouveaux besoins de soin », a résumé la ministre.
Rappelant que, pour la première fois depuis 18 ans, « le régime général et le fonds de solidarité vieillesse seront équilibrés », elle a indiqué que le gouvernement entendait profiter de ces bons résultats pour « autoriser la caisse d’amortissement de la dette sociale (CADES) à reprendre entre 2020 et 2022, 15 des 27 milliards de dettes » de la Sécu, avec l’objectif de la faire totalement disparaître en 2024.
Le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin a aussi souligné que « les professionnels de santé et les Français ont fait des efforts », permettant ce « prochain équilibre des comptes sociaux ».
Pour Mme Buzyn, « investir dans notre système de santé, c’est investir dans la prévention (…) et la réorganisation de notre système de soins ». Elle entend notamment dépasser le clivage entre « les soins ambulatoires ou hospitaliers », « pas pertinent du point de vue du patient ».
La ministre a également évoqué « une diversification des modalités de financement des soins » avec « une dotation allouée sur critères de qualité » qui va passer de 60 à 300 millions d’euros.
Concernant les plus fragiles, Agnès Buzyn a vanté « deux avancée sociales majeures »: le futur « reste à charge zéro » pour « les soins dentaires, l’optique et les aides auditives » et « la transformation de l’aide à la complémentaire santé (ACS) en une couverture maladie complémentaire contributive », qui pourra bénéficier « potentiellement à plus de 3 millions de personnes ».
Enfin, la ministre a indiqué que « toutes les prestations (sociales) évolueront en 2019 et 2020 d’au moins 0,3% », ce qui est jugé insuffisant par les oppositions.
Les minima sociaux progresseront au rythme de l’inflation tandis que le minimum vieillesse et l’allocation adultes handicapés bénéficieront eux d’une « revalorisation exceptionnelle », a-t-elle précisé.
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