PARIS, 27 août 2017 (AFP) – Au total plus d’une centaine de coursiers de Deliveroo se sont rassemblés dimanche en fin de journée à Paris, Bordeaux, Nantes et Lyon pour s’opposer à une généralisation du paiement à la course et réclamer une augmentation, ont constaté des journaliste de l’AFP.
A Paris, une trentaine de coursiers de l’entreprise de livraison de repas à domicile se sont réunis place de la République en fin d’après-midi, où ils ont déployé une banderole « les forçats du bitume relèvent la tête » avant d’aller faire de la sensibilisation auprès des restaurateurs.
Ils étaient une trentaine également à Lyon avec une banderole indiquant: « Pédaler pour manger, pas pour se faire bouffer ». La même a été déployée à Nantes où le rassemblement comptait une trentaine de manifestants. Tout comme à Bordeaux, où leur nombre a atteint une quarantaine, les livreurs de Deliveroo avaient été rejoints à Nantes par ceux des sociétés Foodora et Uber Eat.
Les livreurs revendiquent de toucher 7,5 euros par course (au lieu de 5 euros en province et 5,75 à Paris actuellement) et un minimum garanti de deux courses par heure.
Le 27 août correspond à la date de fin des anciens contrats Deliveroo, où les coursiers étaient payés à l’heure et non à la course.
En effet, les livreurs embauchés avant août 2016, au statut d’indépendants, étaient payés 7 euros de l’heure auxquels s’ajoutait une prime de 2 à 4 euros. Deliveroo a donné jusqu’à fin août à ceux qui travaillent encore à ces conditions pour changer de contrat.
« En gros, c’est entre 20% à 30% de pertes pour nous. C’est énorme », a déclaré à l’AFP Diego Guglieri Don Vito, 28 ans, du collectif 2CL & LFV, présent dans la manifestation lyonnaise.
Dans un communiqué diffusé au mois d’août, la direction assurait que seuls « 8% » de ses « 7.500 livreurs » étaient encore soumis à l’ancienne tarification.
Elle disait « vouloir faire converger l’ensemble des contrats » dans un objectif d’équité, assurant que « la tarification à la course permet (…) de générer en moyenne plus de 14 euros de l’heure ».
« On demande la course à 7,50 euros avec un minimum garanti de 20 euros par heure en heure pleine », a expliqué Alexandre Fricou, 44 ans, président de l’association des Bikers nantais, livreur Deliveroo depuis janvier 2016. Il dit travailler au mieux 30 à 45 heures par semaine pour un salaire de 1.400 euros net.
Ce mouvement national, à l’appel des collectifs et syndicats SCVG (CGT, Bordeaux), CLAP (Paris), 2 CL & LFV (Lyon) et ALBN (Nantes), devait se poursuivre lundi avec une autre journée d’action et des rassemblements prévus à 15 heures dans ces quatre villes. A Paris, les livreurs prévoyaient ensuite de se diriger vers les bureaux parisiens de l’entreprise britannique, rue des Petites écuries.
« Il faut continuer pour que la direction de Deliveroo soit obligée de se mettre autour de la table », a déclaré à l’AFP Arthur Hay, secrétaire général du syndicat CGT des coursiers à vélo de la Gironde.
« Le mouvement ne fait que commencer. On est en train de regrouper tout le monde, y compris au niveau européen. Tous connaissent la même précarisation », a indiqué de son côté Jérôme Pimot, de l’association nationale U’live (Union des livreurs à vélo e