Assurance chômage :  les partenaires sociaux en terrain glissant

Annoncé depuis fin juillet et attendu depuis quelques jours, le « document de cadrage relatif à la négociation de la convention d’assurance chômage » a été transmis aux organisations syndicales et patronale le 1er août.  Elle est fondée sur l’hypothèse d’une baisse continue du chômage. Les parties sont invitées à s’accorder sur les nouvelles modalités de gestion de l’assurance chômage d’ici au 15 novembre « au plus tard ». Pas question de revenir sur les critères définis par la réforme gouvernementale antérieure (calcul des indemnités journalières, durée d’indemnisation, etc.). Seule la durée de cotisation ouvrant droit à indemnisation pourrait être réaménagée. Les autres points susceptibles d’être négociés concernent les intermittents du spectacle, les mesures incitatives en vue d’une reprise d’emploi et la pénalisation des employeurs qui abusent des contrats courts. A cela pourrait s’ajouter la question du rôle de l’État dans les apports et ponctions effectuées en faveur ou au détriment du régime.

 

Le patronat n’a pas encore réagi au cadrage de la Première ministre Élisabeth Borne. Côté syndical, la CGT a immédiatement fait savoir son hostilité au cadrage. Elle y voit  : « un hold-up sur les finances de l’Unedic de plusieurs milliards € chaque année, alors que son désendettement est aussi un objectif assigné ». Pour la confédération de Montreuil, l’exécutif cherche les moyens de «  financer le futur France Travail, dont le financement sera assuré de façon croissante par l’assurance chômage en parallèle à un désengagement de l’État. En clair, le gouvernement nous demande de continuer à saccager les droits de la portion de plus en plus réduite d’allocataires indemnisé.es pour mieux fliquer les allocataires du RSA ». La CGT espère rallier les autres organisations syndicales en vue d’une « réaction intersyndicale ».