
La confédération des cadres et agents de maîtrise n’a pas de mots assez durs pour caractériser les mesures annoncées ce 21 novembre par le ministre du Travail, Olivier Dussopt. Il s’agit d’une baisse de la durée d’indemnisation (-25 %) à compter du 1 février prochain. Dans un premier temps, ce sera par le biais d’un coefficient réducteur de 0,75.
Les durées maximales seront limitées. Elles seront ramenées selon les cas, à 18 mois au lieu de 24 mois, à 22,5 mois contre 30 précédemment et ) 27 mois au lieu de 36 mois. Cela concernera vont passer respectivement de 24 à 18, de 30 à 22,5 et de 36 à 27 mois, touchera tous les nouveaux demandeurs d’emploi, avec toutefois une durée minimum de six mois. Dans un second temps, l’exécutif envisage d’introduire une modulation fondée sur des scénarios « favorable », « normal », « dégradé ».
Face à ce qu’elle considère comme un oukase, la CFE-CGC estime que « les chances d’aboutir en 2023 à un accord paritaire de convention d’assurance chômage avec cette philosophie imposée et déclinée unilatéralement par l’État en 2018, 2019, et durcie aujourd’hui, semblent totalement illusoires ». L’organisation prête au gouvernement la volonté d’instaurer « des baisses encore plus importantes pour la nouvelle convention applicable en 2024 ». Son analyse est catégorique : « On va tout droit vers l’étatisation de l’assurance chômage et son introduction dans la grande protection sociale, avec au passage la transformation philosophique du système assuranciel en indemnisation de solidarité, à la main des politiques publiques ».