Un congrès de FO n’est jamais un chapelet de convenances. Ce 25e congrès de Rouen (30 mai au 3 juin) ne fait pas exception. A côté des discours sages, quelques voix discordantes ont réclamé haut et fort un changement de méthode au sommet de la confédération, en même temps que le changement de timonier. Céline Jastrzebski, issue de l’entreprise Béton Lafarge Kermené est représentative de cette génération du parle-vrai.
A la tribune du congrès, elle a a brisé la langue de bois. Primo, elle s’emporte contre les grèves perlées, innombrables, infertiles qui font perdre de l’argent aux salariés mobilisés, sans gêner les employeurs, puisque les protestataires devront rattraper le travail non effectué.
Secundo, elle demande à l’organisation de rompre avec les accords pis-aller. Il n’est pas vrai, dit-elle en substance qu’un mauvais accord vaut mieux qu’un clash théatral. Il faut éviter l’accompagnement des politiques patronale, laisse entendre la syndicaliste. Les oreilles de quelques dirigeants de fédération ont dû siffler.
Tertio, Céline Jastrzebski a énervé quelques notables de FO en affirmant qu’il ne devrait pas y avoir de « maîtres » à penser à FO. Le syndicat appartient à ses adhérents, et non à une élite. Elle appelle en revanche à une grève intersyndicale massive pour des revendications précises, notamment pour l’augmentation des salaires, las pension, la retraite à 37,5 annuités.
Elle propose aussi de « réinventer » les moyens de mobilisation afin d’éviter l’essoufflement et le déclin de désyndicalisation. Pour Céline Jastrzebski, cela pourrait passer par des pétitions, voire des poursuites judiciaires contre les employeurs véreux. Des actionnaires n’hésitent pas à le faire. « A FO, on ne doit plus se coucher. Nous avons des résolutions, elles doivent être respectées ».
Dans la même veine, Lydie Loyer (ERDF-GRDF) déplore que des intérêts individuels de certains leaders prennent parfois le pas sur les intérêts collectifs. Elle regrette aussi la succession des grèves à répétition souvent dans la roue de la CGT. Autre souhait : que FO retrouve le chemin de la transparence financière et un fonctionnement démocratique. « Pas de pensée unique à FO ».
Dans un tout autre registre, on a aussi entendu quelques déclarations relevant du règlement de comptes entre dirigeants syndicaux locaux, à l’image de l’union départementale du Finistère, théâtre d’une guerre fratricide sur fond de grève interne, de soupçons de harèlement sexuel et de prévarication. Un travail de pacification et de synthèse attend le futur secrétaire général. .