En 2023, les salaires ont augmenté en moyenne de 4,7% selon l’ Observatoire annuel de la performance sociale et des rémunérations du groupe LHH. Soit 1,7 % au-dessus du taux de 2022. Du jamais vu depuis 10 ans. Les prévisions faites fin 2022 tablaient sur une hausse de 4 %. Le budget des négociation annuelle obligatoire a explosé ce pronostic. C’est une réponse des entreprises à l’inflation. Les employeurs complètent ces augmentations par des dispositifs salariaux divers, dans un souci de rétention des salariés en poste. Les représentants des salariés approuvent. Il y a eu signature d’un accord pour 78% d’entre elles assorti d’une d’ une clause de revoyure dans un cas sur quatre.
Outre le niveau exceptionnellement élevé des budgets d’augmentations, la pratique d’augmentations générales est particulièrement significative dans cette période pour toutes les populations y compris pour les cadres. Les ouvriers, employés, techniciens et agents de maîtrise bénéficient d’augmentations générales dans trois structures sur quatre, les cadres dans deux entreprises sur trois. Toutefois, la pratique d’augmentations individuelles reste présente. Elle est mise en œuvre dans deux sociétés sur trois pour les employés et ouvriers et quatre fois sur cinq pour les techniciens et agents de maîtrise, voire neuf fois sur dix, concernant les cadres. Au global, plus de la moitié des salariés des entreprises pratiquant des augmentations individuelles en bénéficient.
Au-delà des budgets d’augmentations de salaires, les actions des entreprises se traduisent par des mesures salariales complémentaires pour 60% d’entre elles, et ce sous différentes formes. Une prime de partage de la valeur versée dans 45 % des entités du panel, et par voie d’accord pour 46% d’entre elles. Les critères d’éligibilité les plus fréquents étant le temps de présence, suivi du niveau de rémunération, de l’ancienneté et de classification. Le montant moyen estimé pour 2023 approche 800€, contre 675€ précédemment. En outre, d’autres gratification sont accordées par une majorité d’employeur. Elles visent à favoriser directement ou indirectement le pouvoir d’achat (hausse de grilles, participation au transport, participation aux repas, indemnités , etc.). Sans parler du budget dédié à l’égalité salariale, ni des mesures prises en faveur de spécifiques telles que les débutants, les seniors , les travailleurs les moins payés, etc.
L’euphorie pourrait être de courte durée. Les premières intentions pour 2024 qui marquent un recul sur le taux d’augmentation des salaires. Les prévisions d’inflation à la baisse laissent entrevoir le retour à des pratiques moins élevées avec des budgets d’augmentations, en deçà de 4 %, pour un taux médian de 3,5 % qui demeure néanmoins encore significatif.
Au-delà de ces premières prévisions budgétaires, 30 % des entreprises déclarent envisager des mesures salariales complémentaires l’année prochaine avec pour visibilité à date :
Le versement de Primes de Partage de la Valeur pour 1 entreprise sur 5.
D’autres mesures pour 1 entreprise sur 5.