Autoentrepreneurs : l’effet dopant de la crise sanitaire

Contre toute attente, la première année de crise sanitaire liée à la Covid-19 a fortement stimulé les créations d’entreprises. L’Urssaf a enregistré entre avril 2020 et mars 2021 près de 790 000 immatriculations, soit 10,4 % de plus qu’au cours des 12 mois précédents. Cette augmentation est essentiellement due aux  autoentrepreneurs, qui représentent 84 % des nouveaux immatriculés. Cela représente augmentation de 15,2 % sur un a. A l’inverse, le nombre de travailleur  indépendants dits « classiques » diminuent de 9,2 %.

 

La hausse des immatriculations a été particulièrement forte dans les secteurs des activités de poste et courrier (+ 91 %) et du commerce de détail non spécialisé (+ 57 %), traduisant le dynamisme de la livraison à domicile et de la vente à distance.Parmi les autoentrepreneurs, le nombre de créateurs dits « économiquement actifs », c’est-à-dire ayant déclaré un chiffre d’affaires positif sur la période d’étude (avril 2020-mars 2021), s’établit à près de 292 000, soit 6,5 % de plus que sur les douze mois précédents.

 

Les autoentrepreneurs économiquement actifs représentent ainsi 44 % des nouvelles immatriculations dans cette catégorie, soit une proportion comparable à celle observée sur la période précédente (48 %). Leur chiffre d’affaires moyen connaît toutefois une nette diminution (- 12,8 %), passant de 6 468 € sur la période précédant la crise sanitaire à 5 637 € sur la période de crise. La baisse est particulièrement marquée dans les secteurs de la restauration et débits de boissons (- 40%), des taxis et VTC (- 38 %), et du transport routier de fret et déménagement (- 22 %).

 

La part des créateurs indépendants cumulant une activité salariée a peu évolué pendant la première année de crise (52 % contre 51 % l’année précédente). La structure par type de contrat salarié n’a pas non plus été modifiée. Comme pour l’ensemble des salariés, de nombreux créateurs travailleurs indépendants qui avaient par ailleurs un contrat salarié ont bénéficié du dispositif de chômage partiel pendant la crise.