
L’herbe n’est pas forcément verte ailleurs. Une grande partie des salariés qui ont cédé aux sirènes du changement ont envie de revenir dans le précédent poste ou chez un employeur antérieur, nous apprend une enquête du cabinet Robert Walters. Et vous, feriez=vous un come-back ?
Le phénomène de salariés boomerang qui touche les professionnels retournant chez leur ancien employeur, se répand. En particulier parmi les cadres ayant quitté leur organisation dans la crise sanitaire. D’après l’enquête que vient de publier le cabinet Robert Walters, les raisons principales pour lesquelles les collaborateurs ont quitté leur entreprise depuis le confinement sont la rémunération, pour 47 % des répondants, les valeurs de l’entreprise (35 %), ou encore le manque de télétravail (11 %). Toutefois, la crise sanitaire passée, l’expérience des démissionnaires sont mitigée : 48 % d’entre eux reconnaissent que leur employeur actuel ne répond pas aux besoins pour lesquels ils ont bougé. La situation économique, notamment l’inflation, a eu un impact sur la perception que les cadres avaient du travail et sur leurs attentes vis-à-vis de leur entreprise.
Résultat : six transfuges sur dix souhaitent retourner chez le précédent employeur. « En 2021, nous avons noté des augmentations records des salaires, cependant face à la hausse des prix et à l’inflation, ces augmentations ne semblent plus suffire. De plus, les professionnels ayant changé d’entreprise pour un niveau de rémunération plus élevé sont moins susceptibles de bénéficier d’une augmentation de salaire cette année. Il semble que les collaborateurs se rendent finalement compte que l’herbe n’est pas toujours plus verte ailleurs », analyse Coralie Rachet (photo), managing director des cabinets Robert Walters et Walters People France.
Néanmoins, pas question de come-back précipité. Pour 35 % des personnes prêtes à faire machine arrière, il faudrait que le management ait changé. Un sur cinq retournerait seulement si la rémunération augmente sensiblement. L’enquête indique aussi que 72 % des démissionnaires déclarent rester en contact avec leur précédent manager, que ce soit pour ses conseils professionnels, dans l’éventualité de revenir, ou simplement parce qu’ils s’entendaient bien avec lui.
Du côté des managers aussi, la porte reste ouverte. Ils sont 85 % à envisager de recruter un ancien collaborateur, s’il s’agit d’un bon élément. « Le marché du recrutement reste dynamique en 2023, mais la pénurie de candidats persiste. Ainsi, ce vivier de talents prêts à réintégrer l’entreprise et pouvant être rapidement opérationnels enthousiasme de nombreux dirigeants», conclut Coralie Rachet.