Conséquences des émeutes : employeurs et groupes de prévoyance sur le pont

Les dégradations qui ont touché des entreprises de plusieurs secteurs d’activité nuiront gravement à l’emploi. Les branches professionnelles tentent de faire le bilan des opérations menées par les casseurs à travers l’Hexagone.

Dans l’hôtellerie-restauration, le chômage partiel touche déjà une partie des effectifs. Les employeurs, épaulés par les groupes de protection sociale Klésia et Malakoff Humanis,, se décarcassent pour atténuer l’impact. Les employés concernés  bénéficieront d’une aide financière afin de faire face aux premières urgences. Grâce à l’activation des dispositifs de solidarité des régimes de santé et prévoyance. Le coup de main solidaire sera de 1 000 € par salarié. S’y ajouteront 500 € par enfant à charge. Cette action sociale est mise en œuvre en complément des garanties des régimes de prévoyance et frais de santé  de la branche assurés par Klesia et Malakoff Humanis. Le bénéfice de l’aide n’est pas conditionné à un plafond de ressources, mais dépend de l’un ou l’autre de ces cas de figure : l’entreprise employeuse sera fermée au moins 10 jours suite aux dégâts causés par l’évènement qui oblige l’employeur à déclencher le chômage partiel ;  l’habitation personnelle a été atteinte au point d’obliger le foyer occupant à se reloger.

 

Dans le transport, le nombre de structures ayant subi des dégradations (locaux, véhicules, équipements) est au moins aussi important. Sans parler des violences exercées à l’encontre du personnel en poste au moment du déferlement des hordes de casseurs. Résultat : des salariés contraints au chômage. Dans ce contexte, les partenaires sociaux de la branche mettent en place dans l’urgence  des dispositifs de solidarité dans le cadre du programme de prévention santé « Transportez-Vous-Bien». Déployé par la branche depuis 2017, géré par l’institution de prévoyance Carcept Prévoyance, le programme « Transportez-Vous-Bien » accompagne chaque année des milliers de salariés du secteur pour agir en faveur de leur santé (sommeil, gestion du stress, nutrition, etc…). Dans le cas précis des dernières émeutes, les  salariés contraints au chômage partiel pendant plus de 10 jours pourront percevoir une aide solidaire de 1 000 € par salarié en plus de 500 € par enfant à charge. En outre, les personnes  qui ont subi des violences physiques pourront bénéficier d’aides complémentaires, notamment la prise en charge d’éventuels frais médicaux non remboursés.  Par ailleurs, Carcept  Prévoyance propose une cellule de soutien psychologique accessible à tous les employés du secteur et à leurs proches. Le bénéfice de l’aide n’est pas conditionné à un plafond de ressources, mais requiert la transmission des éléments justificatifs par l’entreprise du sinistre et de la mise en place du chômage partiel.

 

Dans plusieurs autres familles de métiers, à l’instar des laboratoires de biologie médicale, l’heure est au recensement des dégradations. Le SDBIO, représentative de la profession fait savoir à ses adhérents : « Nous souhaitons recenser les cas et transmettre une information consolidée aux autorités. Selon l’ampleur des dégâts, nous envisagerons les actions communes nécessaires en appui de vos propres actions (assurances , saisi des autorités, etc).

 

Du côté du commerce de détail et de la grande distribution (plus de 200 points de vente saccagés ou pillés), les organisations professionnelles ont demandé à Bercy un soutien à la hauteur des dégradation. Le ministère promet d’étaler les charges sociales et fiscales. Il demande également aux assureurs de faire diligence pour les indemnisations. Reste à savoir ce qui sera fait pour les salariés.