Dialogue social : les dirigeants de très petites entreprises se méfient des organisations patronales ( étude)

Le Baromètre des TPE, enquête de conjoncture publiée tous les trimestre par Fiducial avec le concours de l’Ifop, constate une perception mitigée des chefs d’entreprise envers les différents syndicats patronaux..

Les organisations patronales ont du mal à convaincre les patrons de TPE. Seule une petite majorité de dirigeants considère que leur propre syndicat de branche et les syndicats de branche en général ont une bonne compréhension de leurs enjeux et contraintes (respectivement 56 % dont 14 % « très bien » ; et 55 % dont 8 % « très bien »).57 % des chefs d’entreprise estiment que leurs contraintes et enjeux ne sont pas compris par les syndicats nationaux. Conséquence : à peine plus d’1 chef d’entreprise sur 2 (54 %) déclare avoir une bonne image de son syndicat de branche. Seuls 8 % déclarent en avoir une très bonne image. 54 % ont une mauvaise image du Medef.

 

Aucune des autres organisations syndicales testées ne bénéficient en majorité d’une bonne image : qu’il s’agisse de la CPME (49 %) de l’UPA (33 %) ou de l’UNAPL (32 %), ces deux derniers ayant fusionné au sein de l’U2P. Hormis leur propre syndicat de branche, la majorité des dirigeants de TPE estime que les différents syndicats défendent mal l’intérêt des petites entreprises. 68 % estiment que le MEDEF remplit mal son rôle (dont 27 % « très mal »), 55% s’agissant de l’UNAPL, 53% pour l’UPA et enfin 52% pour la CPME, avec à chaque fois plus de 2 dirigeants sur 10 qui estiment que leurs intérêts sont « très mal » défendus.

 

  Après une séquence parlementaire sur la réforme des retraites largement controversée, les pouvoirs publics retrouvent la confiance des dirigeants de TPE. Au second trimestre 2023, le niveau de confiance envers les mesures économiques annoncées ou mises en place par le gouvernement d’Elizabeth Borne remonte et enregistre une progression significative de 7 points, passant de 34 % à 41 %.  Le niveau d’optimisme vis-à-vis du climat général des affaires en France s’inscrit dans la même tendance et s’élève à 35 %, en hausse de 11 points sur trois mois. L’optimisme des patrons est davantage de mise pour leur propre activité : 56 % contre 48 % au 1er trimestre 2023. Sur le second trimestre 2023, 13 % des dirigeants de TPE ont embauché ou prévoient d’embaucher, en léger recul de 2 points par rapport au 1er trimestre 2023. L’hôtellerie est le secteur le plus dynamique avec 29 % d’intentions d’embauche, en hausse de 7 points par rapport au précédent trimestre. A l’inverse, 7 % des TPE ont supprimé un ou plusieurs postes.

 

 Sur le plan économique, près de deux tiers (61 %) des TPE déclarent ne pas rencontrer de difficultés financières, contre 56 % au 1er trimestre 2023 Toutefois, 18 % des entreprises (- 4 points) rencontrent des difficultés financières importantes, notamment dans les secteurs de services aux entreprises (23 %) et de l’industrie (19 %). Annoncé par Emmanuel Macron, le lancement prochain d’un nouveau pacte de la vie au travail via le dialogue social, est jugé utile par une nette majorité (62 %) de dirigeants de TPE, même si seulement 46 % des sondés considèrent qu’il arrive au bon moment. Parmi les mesures qui pourraient s’inscrire dans ce pacte, les deux propositions avec le plus haut degré de priorité sont aussi celles qui seraient les moins coûteuses pour les dirigeants.  Premièrement, la réforme du RSA, qui prévoie de conditionner l’aide à un minimum d’heures d’activité par semaine (citée par 22% des interviewés). Deuxièmement, la réforme du lycée professionnel via notamment le développement de l’alternance (19 %).  Les mesures plus contraignantes ou exigeantes financièrement suscitent moins d’engouement : un meilleur partage de la valeur en entreprise (cité par 16 %), la mise en place d’un CDI Sénior (15 %), l’aide à la reconversion (9 %), un fonds pour la prévention de l’usure professionnelle (7 %), une visite médicale de fin de carrière pour les salariés les plus exposés (5 %) ou encore un index sénior (4 %).