Les DRH sont de plus en plus optimistes sur les perspectives. Selon le baromètre « Défis RH 2015 », réalisé par Inergie pour l’ANDRH et Entreprise & Carrières, cette embellie s’accompagne d’une stabilisation du climat social pour la première fois depuis 2011. Les professionnels des ressources humaines envisagent d’ici la fin de l’année un assouplissement propice aux embauches.
•Dans un contexte toujours dur, les perspectives économiques s’améliorent
Pour les 3/4 des DRH (76 %) le contexte économique touche toujours durement leur entreprise ; pour autant, leur confiance s’améliore, tant dans les perspectives économiques de leur entreprise (71 %, en évolution de 4 points), que dans l’évolution de leur secteur d’activité (+4 points), et confirme la tendance positive entamée en 2014.
•Un climat social stable pour la première fois depuis 2011
Le climat social est bon pour 71 % des DRH, même si une inquiétude latente persiste chez les salariés ; « C’est la première fois, depuis 2011, que le climat social se stabilise », constate Luc
Vidal, directeur général adjoint d’Inergie, en charge du pôle opinion. Les prévisions sont plus optimistes que l’année dernière puisque 24 % des DRH anticipent une amélioration du climat social.
•Une reprise attendue pour 2015 malgré des pratiques de rigueur en matière d’emploi
Les entreprises ont continué à geler les embauches (35 %), plus qu’à mener des plans de recrutement (23 %), sans évolution depuis 2014, et les DRH ont été contraints à plus de rigueur salariale (29 %) que ce qu’ils avaient envisagé ; en revanche, ils sont plus positifs sur les perspectives 2015 : une baisse anticipée du gel des embauches (-9 points), associée à un
léger rebond des plans de recrutements (+ 4 points).
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•Des DRH mobilisés à nouveau sur la conquête des talents
Si les professionnels de la fonction RH sont toujours focalisés sur le dialogue social (61 %), mais moins qu’en 2014 (-6 points), ainsi que sur la gestion prévisionnelle des emplois et des
compétences (56 %), on constate cette année et pour la première fois depuis 2011, un intérêt nouveau à l’attraction et à la rétention des talents (44 %, en évolution de 6 points) ; la prévention des risques psychosociaux et la politique de rémunération restent stables (38 %), et la pénibilité au travail mobilise désormais autant que le thème de l’aménagement du travail (27 %).
•Le poids des contraintes légales à nouveau perçu par les DRH
Si les politiques RH dépendent toujours largement des contraintes économiques (53 %, en baisse de 4 points), elles sont à nouveau plus soumises aux contraintes légales (52 %, en
évolution de 8 points) après deux années de répit. Par ailleurs, « les risques juridiques ne cessent de croître aux yeux des DRH depuis le lancement du baromètre : 28 % en 2010, contre 47 % aujourd’hui », relève Luc Vidal. « Il est logique que les DRH ressentent davantage la contrainte légale, car les entreprises évoluent dans un environnement de plus en plus compliqué, explique Jean-Paul Charlez. De nouvelles lois sont votées en permanence. Le Code du travail 2015 compte 3 800 pages, 200 de plus que celui de 2014 ».
•L’accompagnement des managers : premier enjeu de la fonction RH
Le soutien managérial, dans ses deux dimensions de développement des compétences (48 %) et d’accompagnement des missions RH (45 %, en évolution de 6 points), arrive toujours en tête des enjeux de la fonction suivi par l’accompagnement des réorganisations (36 %) ; des chantiers de transformation devenus aujourd’hui monnaie courante, mais moins axés sur des
enjeux de maîtrise des coûts (28 %, en baisse de 6 points) qui font poids égal aujourd’hui avec ceux d’attraction et de rétention des jeunes collaborateurs (27 %, en évolution de 9 points).
•L’emploi des seniors continue à se dégrader, au fil des années
On constate un tassement continu du recrutement des seniors depuis 2012 : baisse de 5 points des recrutements significatifs cette année (18 %), alors que les départs restent toujours de mise dans 46 % des entreprises et que la moitié des dispositifs de fin de carrière portent sur la mise en place de préretraites, avant l’aménagement du temps de travail.
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•L’alternance marque le pas, mais des intentions d’augmenter le nombre de contrats
Selon les DRH répondants, le taux d’alternants dans leurs entreprises est en moyenne de 3,2 %, sans évolution depuis l’an dernier ; des alternants cependant plus nombreux dans
l’industrie (4,4 %) et dans les grandes entreprises (3,7 %). 21 % des entreprises ne comptent aucun alternant dans leurs effectifs et 34 % moins de 4 %; ces dernières sont cependant les
plus favorables à en augmenter le nombre au cours de l’année (55 %, contre 41 % pour les autres).
•Plus d’actions menées en matière de qualité de vie au travail (QVT)
Si les risques psychosociaux restent une réalité dans 19 % des entreprises, c’est l’approche préventive sous l’angle de la QVT qui est privilégiée par 47 % des entreprises ; les DRH ont
mené moins d’actions en matière de RPS que par les années passées (67 %, vs 75 % en 2014), mais elles portent en majorité sur des démarches préventives (78 %) visant à réduire les risques et améliorer l’organisation du travail, contre 59 % pour des actions de sensibilisation ou 54 % sur du soutien en cas de crise.
•Diminution substantielle des charges pour un tiers des DRH
Plus d’un DRH sur deux estime que la baisse des charges due au Pacte de responsabilité (mise en place du CICE en 2014, augmentation du taux en 2015 et baisse des cotisations patronales en 2015…) devrait avant tout bénéficier aux investissements (dont l’innovation & la recherche), avant la création d’emplois.
•Compte de pénibilité : les demandes de simplification des DRH ont été entendues
Au moment où ils ont été interrogés, 80 % des DRH étaient dans l’attente d’une simplification du compte pénibilité, même ceux qui s’estimaient prêts à sa mise en place (50 %). Fin mai, le gouvernement a promis de supprimer la fiche individuelle de prévention et a reporté de six mois l’entrée en vigueur des six derniers facteurs de pénibilité.