Retraite : les jeunes, pénalisés par un début de carrière tardif et chahuté

Une enquête de la Drees, signée Laurianne Salembier, conclut que l‘âge de validation du premier trimestre pour la retraite augmente au fil des générations, du fait de l’allongement de la durée des études et de la montée du chômage des jeunes.

 

Aujourd’hui, à 30 ans, le jeune en début de parcours professionnel a validé moins de trimestres que ses aînés des générations précédentes, au même âge. Cette situation s’explique par deux facteurs. Primo, l’allongement de la durée des études, secundo la montée du chômage parmi les jeunes. Les premières années sont moins souvent complètes et comprennent plus fréquemment des trimestres validés au titre du chômage.

 « Ce début de carrière plus tardif et plus heurté entraîne une diminution des durées validées à 30 ans pour les jeunes générations. Elle s’accompagne d’un durcissement des conditions de liquidation de la retraite au taux plein », précise l’étude.

 La part de personnes qui, même si elles validaient quatre trimestres chaque année après 30 ans, devraient potentiellement attendre l’âge d’annulation de la décote pour bénéficier du taux plein, double entre les générations 1954 et 1978. Les personnes nées à l’étranger et celles ayant une rémunération faible sont particulièrement concernées. Le document souligne qu’à législation identique, cet effet de génération persisterait, « ce qui traduit l’importance du début de la carrière sur les conditions de liquidation des droits ».

 Le désavantage des jeunes est très partiellement compensé la faculté qu’ils ont de cumuler emploi et études. Les générations récentes acquièrent donc plus de trimestres avant la validation d’une première année complète que leurs devancières.