
Dans la foulée de la réforme des retraites, France Stratégie remet sous la loupe la question de l’emploi des seniors. Chaque année, en moyenne, près de 30 % des départs en fin de carrière s’expliquent par les raisons de santé, le chômage et l’inactivité.
France Stratégie note que le phénomène est bien connu de manière globale, mais souligne qu’il manquait un diagnostic précis par métier. L’ampleur de ces sorties précoces de l’emploi apparaît de fait très hétérogène. Dans certains métiers, cela compte pour plus quatre départs en fin de carrière sur dix . Dans les professions les moins impactées, on dénombre à peine un départ forcé sur dix.
Parmi les spécialités les plus touchées figurent celles liées à l’hébergement-restauration (employés polyvalents, cuisiniers), au bâtiment (second œuvre et gros œuvre), aux services aux particuliers et aux collectivités (services à la personne, agents d’entretien. La manutention entre aussi dans cette catégorie. Le motif premier de ces départs varie : c’est la santé pour 30 % des caissiers et employés de libre service, l’inactivité pour un ouvrier qualifié de la manutention sur cinq. Parmi les quinze métiers aux taux de départs précoces les plus élevés, dix figurent aussi parmi ceux dont les travailleurs déclarent le plus souvent « ne pas se sentir capables de faire le même travail jusqu’à la retraite ».
Concernant le chômage et de l’inactivité contrainte en fin de parcours professionnel, les sorties employés et ouvriers peu qualifiés sont surreprésentés dans les sorties précoces pour raisons de santé. La part de ces départs est de 8 % chez les ouvriers qualifiés de la mécanique, contre 31 % chez les ouvriers peu qualifiés de la manutention, deux métiers aux conditions de travail difficiles.