Formation au numérique : Syntec appelle à changer la donne

La fédération Syntec a initié deux grandes études sur la formation. La fédération première, menée avec IPSOS en juillet 2022, porte sur les attentes des Français en matière de formation initiale et continue. Elle indique que seules, 42 % des personnes interrogées ont le sentiment que le système éducatif fonctionne bien. Les dispositifs d’orientation sont sévèrement jugés : à peine un tiers des répondants considère qu’ils sont adaptés. Ce n’est pas favorable à l’intégration sur le marché du travail, considérée comme la priorité du système éducatif par 55 % des prospects qui placent la préparation au monde professionnel comme le premier objectif du système.

 

La seconde étude, menée avec BVA, porte sur les investissements en formation faits par les entreprises membres de Syntec. Il en ressort que la branche est « dynamique et volontariste en matière de formation ». Pour preuve, 36 % des salariés ont reçu une formation l’an dernier. Les entreprises adhérentes investissent couramment 4 à 5 fois plus pour la formation professionnelle que la contribution légale. Concernant les attentes en matière de compétences, l’enquête constate que 33 % des entreprises de la branche attendent davantage de formations techniques, 29 % en développement personnel, et 25 % en management. « Les études que nous avons menées montrent que notre système éducatif et de formation est à la croisée des chemins. Aujourd’hui inadapté, il doit entamer lui aussi, après notre économie, sa transformation pour proposer des formations plus professionnalisantes et plus en phase avec la réalité du tissu économique français » commente Laurent Giovachini, président de la fédération .

 

En s’appuyant sur ces enquêtes,  Syntec formulé des propositions visant à transformer l’écosystème. Parmi les plus significatives, le besoin de transparence et d’information sur l’offre de formation. Il s’agit de «  de dire la vérité aux jeunes et aux familles sur les taux d’insertion dans l’emploi, de réussite aux diplômes et de poursuite d’études de toutes les formations, en facilitant la compréhension et l’accès à ces taux par un visuel attractif et lisible type Nutriscore ». Sur la formation continue, les employeurs proposent de repenser les systèmes d’intégration et de professionnalisation, via des « parcours internes de réussite » au sein des entreprises, en élargissant l’admissibilité à l’alternance. L’on pourrait aussi créer une période de transmission des compétences pour les salariés qui s’engagent à partager leurs savoirs et expériences avec des jeunes. À propos du financement de la formation, elles avancent l’idée, entre autres, d’expérimenter la comptabilité des dépenses de formation comme un investissement et non comme une charge.