
Hays, un des principaux cabinets de recrutement internationaux, publique une enquête sur la perception qu’ont les employeurs et les salariés de l’apprentissage tout au long de la carrière. Résultat : ne sont pas sur la même longueur d’onde.
Le fossé est important. D’un côté, les salariés se disent insatisfaits du soutien de leur entreprise en matière de formation. Une majorité ne considère pas les enseignements ou les conseils reçus sur le lieu de travail comme de l’apprentissage. En outre, les ressources pour se former ne seraient pas toujours adaptées aux besoins de chacun. Dans le camp des employeurs, l’on déplore un désintérêt et un manque de volonté de la part de leurs collaborateurs, lorsqu’il s’agit de leur montée en compétences. L’étude de Hays souligne que les divergences persistent sous les aspects aptitude, attitude et accessibilité.
Concernant l’aptitude, seuls 35 % des employés interrogés estiment que les ressources d’apprentissage mises à disposition sur leur lieu de travail sont adaptées à leurs besoins. L’enquête indique aussi que 92 % des collaborateurs pensent apprendre rapidement de nouvelles compétences et 82 % pensent qu’ils les utilisent régulièrement.
Pour les employeurs, la réalité est autre. Ils estiment à 68 % la proportion de leur effectif capable d’acquérir rapidement de nouvelles compétences. Et seuls 60 % des employeurs constatent une amélioration des performances de leurs collaborateurs.
Autre différence : l’attitude face à la formation. Un grand nombre d’employeurs n’ont pas conscience de l’envie d’apprendre de leurs salariés. Ils seraient près d’un quart (23 %) dans ce cas, alors que 68 % de leurs troupes se déclarent « très ouverts » à l’apprentissage de nouvelles compétences. Dans ces conditions, 37 % des collaborateurs affirment se former en dehors des horaires de travail de manière hebdomadaire, et 47 % ont déclaré investir financièrement dans leur propre perfectionnement de manière volontaire.
À propos de l’accessibilité, l’incompréhension est également patente. Les salariés disent trouver des ressources pour se former, mais pas toujours sur leur lieu de travail. Dans le même temps, près d’un tiers des employeurs assurent être plus engagés à faire monter en compétences leurs salariés depuis la pandémie. L’ennui, c’est que les intéressés ne le voient pas. Un employé sur quatre déclare ne pas pouvoir trouver des ressources d’apprentissage dans son entreprise, et 28 % des personnes interrogées n’étaient pas satisfaites des ressources mises à disposition par l’employeur.