La colère gronde dans la recherche publique spatiale

Les salariés du CNES et de l’Onera en ont assez de « l’appauvrissement généralisé des projets spatiaux qui s’organise à l’échelle nationale et européenne». ils le feront savoir au gouvernement par des manifestations à Toulouse, le 7 juin.  Ils s’adresseront en particulier au ministère de l’Economie auquel ils sont rattaché depuis 2020, en ayant quitté le giron du ministère de lla Recherche. Fo est catégorique : « Les choix faits ces dix-huit derniers mois illustrent la logique qui sous-tend la nouvelle organisation : le gouvernement souhaite distribuer de l’argent public à des industriels – de préférence des start-up – pour soutenir des initiatives plus ou moins sérieuses techniquement, sans vision à long terme, et sans s’appuyer sur le savoir-faire du CNES, comme le montre le plan de relance France 2030 ».

 

Les contestataires reprochent à Bercy, de cantonner le CNES dans le rôle de  passeur de contrat dans l’industrie, « sans énoncer de spécifications trop précises, et en faisant superviser tout cela par un cabinet indépendant ». Le tout sans concertation avec les salariés. Le risque serait celui du gaspillage des compétences et de l’expertise. En outre, observent l’intersyndicale qui orchestre les manifestations, « les mécanismes mis en place ne permettent qu’un contrôle succinct et superficiel quant à l’usage de l’argent public, et ne s’accompagnent d’aucune exigence particulière quant à l’utilisation d’équipements ou de composants français ou européens, pas plus qu’ils ne garantissent à terme le maintien en France ou en Europe des innovations ainsi subventionnées, qui pourront être revendues aux plus offrants ».