
Dans les entreprises, quelle est la première cause de licenciement pour faute grave ? L’incompétence ? La violence ? Les comportements inappropriés ou déloyaux ? Les malversations ? Au 1er semestre 2022, environ 70 % des licenciements pour faute grave ou lourde dans le secteur privé sont motivés par un abandon de poste », nous apprend la Dares dans l’une de ses dernières livraisons. Cela représente 123 000 salariés, dont 116 000 en CDI.
Étonnamment, les intéressés ne sont pas tous armés d’un parachute. A peine un sur trois accède à un nouvel emploi dans les trois mois suivant l’abandon de son CDI. Près de 55 % de ces personnes vont grossier les fichiers de Pôle emploi. La notion d’abandon de poste s’applique lorsque le quitte son job sans avoir prévenu ou obtenu l’autorisation de son employeur. Cela peut donner lieu à un licenciement ou à une rupture anticipée de CDD pour faute grave ou lourde. Il est alors possible de bénéficier l’assurance chômage.
Cette situation va changer : l’article 4 de la loi n° 2022-1 598 du 21 décembre 2022 prévoit une modification du traitement des salariés qui abandonnent leur poste. Après mise en demeure de leur employeur, ceux-ci seront désormais considérés comme démissionnaires et ne pourront donc plus ouvrir un droit à l’assurance chômage.
Afin d’estimer le nombre d’abandons de poste donnant lieu à licenciement pour faute grave ou lourde, la Dares a interrogé un échantillon d’entreprises ayant procédé à ce type de licenciement au cours de la période.