La question salariale, première préoccupation des entreprises qui recrutent (étude Robert Half)

Robert Half a interrogé un panel de dirigeants d’entreprise français sur les tendances et priorités de recrutement. Si l’optimisme des dirigeants reste élevé, l’équation entre rétention et attractivité des talents et niveaux de rémunération devient une problématique majeure pour les employeurs. Trois tendances émergent pour le 2e semestre 2022.

 

  1. Des dirigeants optimistes, des niveaux de recrutements en forte hausse

Le niveau de confiance des dirigeants résiste aux incertitudes économiques et se maintient à un niveau élevé :     71 % d’entre eux se disent plus confiants quant aux perspectives de croissance de leur entreprise pour les 12 prochains mois qu’il y a un an, en hausse de 6 points par rapport à la précédente enquête (juillet 2021).

 

Cet optimisme se traduit par un dynamisme renouvelé en matière de recrutement :    80 % des dirigeants prévoient des recrutements pour l’année à venir, contre à peine 55 % lors du précédent sondage. 35 % anticipent notamment la création de nouveaux postes (+14 points).  « Le rebond très marqué des perspectives d’embauche montre que la page covid est bel et bien tournée pour les dirigeants français. La frilosité sur les recrutements a disparu au profit d’un nouvel enjeu : se donner les moyens de préparer l’avenir et les aléas de demain en s’appuyant sur des équipes fonctionnelles et performantes », commente Dany El Jallad, VP chez Robert Half France.

 

Une leçon aura été tirée de la crise : les dirigeants sondés par Robert Half ont bien identifié les critères de recrutement sur lesquels ils ne veulent plus faire l’impasse.    Les soft skills (55 %).    La compatibilité avec la culture d’entreprise (51 %).   Les compétences techniques (50 %)

 

  1. La question salariale impacte les stratégies de recrutement

En termes de stratégie de recrutement, les employeurs ont entendu les demandes, nées à l’occasion de la crise Covid, de meilleur équilibre de vie et de quête de sens dans le travail et se tournent au premier chef vers :   des offres de flexibilité et de télétravail (41 %).  Le soin apporté aux opportunités de développement professionnel et plans de carrière (38 %)

 

Mais les items liés à la question de la rémunération progressent, après une période de stagnation sur les salaires, face à l’inflation croissante et aux attentes en termes de pouvoir d’achat :    34 % prévoient l’instauration de primes à la signature (une somme d’argent versée lors de l’entrée dans l’entreprise, que la recrue s’engage à rembourser s’il part avant une date convenue).     32 % se disent prêts à négocier le salaire d’entrée à la hausse

 

Selon eux, la raison la plus fréquente de refus d’une offre d’emploi par un candidat est le fait de ne pas répondre aux attentes salariales (cité par 52 % des dirigeants).« Les dirigeants ont intégré que le télétravail et la flexibilité, s’ils sont nécessaires pour attirer les talents, ne suffisent plus. La question salariale, fortement portée par la conjoncture, est revenue au premier plan. Une enquête de Robert Half menée auprès de la population active, au mois de mars, montrait que 77 % des Français font du salaire le premier critère pour rejoindre une entreprise », constate Dany El Jallad.

 

  1. Une dynamique pénalisée par les difficultés de recrutement

La question salariale a d’autant plus d’importance que le dynamisme du marché du recrutement s’accompagne d’une difficulté toujours croissante à trouver et fidéliser des candidats qualifiés, dans un contexte que Robert Half qualifie de « grand mercato » où les mouvements sont nombreux : 51 % des dirigeants constatent un turnover volontaire supérieur à ce qu’il était avant la pandémie (8 % seulement estiment que celui-ci est moindre).

 

Les trois principaux challenges identifiés en matière de recrutement illustrent cette problématique. Les dirigeants placent en tête : lLa rétention des employés les plus performants (34 %).  La capacité à choisir le bon candidat (31 %).   La capacité à recruter suffisamment vite pour engager le candidat le plus qualifié (30 %) Ces enjeux devancent de peu une autre préoccupation essentielle : celle de trouver les candidats avec les bonnes compétences pour le poste (30 %).