L’absentéisme pour cause de maladie reste un enjeu majeur (Malakoff Humanis)

Un baromètre annuel de l’absentéisme pour cause de maladie, c’est bien. Une analyse de l’évolution du problème est encore mieux. C’est l’exercice auquel s’est livré le groupe Malakoff Humanis. Les conclusions sont saisissantes.

Il se confirme que l’indisponibilité des salariés pour raison thérapeutique se stabilise à un niveau élevé. Avec un nombre de salariés arrêtés supérieur à 40 % chaque année depuis 2016.  La crise sanitaire explique en partie la stagnation. La part des arrêts liés au covid est passée de 6 % en 2020 à 12 % en 2021 et 22 % en 2022.

 

Mais hors covid, le classement des motifs a peu évolué en six ans, à la notable exception des troubles psychologiques, devenue second motif d’absence au travail cette année. Ils représentent 20 % des arrêts maladie au lieu de 11 % en 2016 et dépassent même pour la première fois les troubles musculosquelettiques (16 %). Les troubles psychologiques constituent par ailleurs le principal motif des arrêts longs : 28 % en 2022 vs 14 % en 2016.

 

Tous les salariés ne sont pas égaux face à la fragilité. Malakoff Humanis observe sur la durée une surreprésentation des jeunes âgés de 18 à34 ans (46 % des arrêts contre 42 % pour l’ensemble des salariés). A l’inverse, les plus de 50 ans sont relativement moins concernés (34 % en 2022).

 

En outre, les femmes sont davantage arrêtées que les hommes et l’’écart s’est creusé au fil des années, passant de 6 points en 2016 à 11 points en 2022. De même, les managers sont plus frappés, affichant 2 à 5 points au-dessus de la moyenne depuis 2018.

 

Autre catégorie particulièrement fragile : les salariés aidants. Ils demeurent nettement au-dessus de la moyenne avec plus de 10 points d’écart depuis 2018, soit 55 % en 2022 contre 42 % pour l’ensemble des salariés. La même tendance est observée pour les personnes élevant seules leurs enfants, toujours au-dessus de la moyenne avec un pic en 2022 : 66 % vs 42 % pour l’ensemble des salariés.