
A en croire la 20ème édition du baromètre Expectra des salaires cadres, ceux-ci bénéficieront d’une « progression modérée » de leur rémunération cette année. Le taux moyen serait de + 2,2 %, dans un marché de l’emploi qui reste tendu et dans un environnement économique incertain.
Dans le détail, le salaire des cadres progresse de + 2,2 % en 2022 contre + 2 % en 2021 et + 2,3 % en 2020. Tout cela est soutenu par la reprise économique. Les hausses sont inégales, toutefois. Parmi les secteurs qui ont le plus bénéficié de la reprise, celui du transport et de la logistique, toujours porté par le e-commerce, affiche la plus forte progression de salaire (+ 3,8 %), suivi par le secteur du BTP (+ 2,7 %).
Parmi toutes les rémunérations analysées, celle du technicien de planification enregistre la plus forte augmentation au niveau national : + 6,8 %. Les entreprises, confrontées à la double difficulté de recruter de nouveaux talents dans un marché pénurique et de fidéliser leurs effectifs en poste, font preuve de prudence et sont très attentives à un éventuel retournement de la conjoncture économique. Toutefois, avec un rapport de force qui s’est clairement inversé depuis deux ans en faveur des salariés, le rebond moyen de la rémunération des cadres observé en 2022 cache de fortes disparités. En région, les fonctions les plus recherchées voient ainsi leur niveau de rémunération frôler les + 10 %. C’est le cas du salaire de responsable des ressources humaines en Rhône-Alpes qui s’envole de + 9,4 %. Le salaire médian des cadres s’établit à 48 930 euros en 2022. Au cours des 5 dernières années, le salaire des cadres a connu une progression globale de + 12,1 %.
Pour Khaled Aboulaich, DG d’Expectra (filiale de Randstad) : « En 2022, l’évolution du salaire des cadres repart à la hausse. Dans toutes les filières, l’écart entre l’offre et la demande de compétences se creuse. Dans la situation actuelle de quasi plein emploi, et dans un environnement inflationniste, les prochaines NAO devraient continuer à tirer le salaire des cadres vers le haut. Néanmoins, dans un contexte d’incertitudes protéiformes, les entreprises doivent faire preuve d’agilité autant que de prudence dans la gestion de leurs effectifs ».
Résultat : la rémunération reste la composante principale dans le choix d’une entreprise par un salarié, mais d’autres éléments entrent en ligne de compte, tels que l’équilibre entre la vie personnelle et professionnelle, l’autonomie dans la gestion du temps de travail, la formation, la mobilité, le sens des missions proposées, « sont autant de leviers sur lesquels les entreprises peuvent s’appuyer pour fidéliser leurs collaborateurs et attirer de nouveaux talents”, insiste Khaled Aboulaich (photo).