Les 1001 transformations de l’entreprise, objet d’une réforme sans fin

Nicolas Aubert, professeur à l’université d’Aix Marseille et son homologue Xavier Hollandts, professeur associé à Kedge Business School, signent aux presses universitaires d’Aix-Marseille, un livre intitulé La réforme de l’entreprise : un modèle français de codétermination. L’ouvrage s’adresse principalement aux responsables économiques et politiques, et aux étudiants. Mais les acteurs de l’entreprise et les partenaires sociaux y trouveront matière à nourrir leurs réflexions, voire à éclairer leur action. Suivant une démarche historique et sociologique, le tandem fait un bilan des réformes successives qui ont façonné le paysage des entreprises depuis les racines de la pensée chrétienne jusqu’à l’aube de la loi Pacte, en passant par les initiatives du général de Gaulle et les lois Auroux. La dimension académique affleure, avec les références aux principaux théoriciens de la réforme des entreprises : Paul Bacon, syndicaliste chrétien et homme politique ; le juriste Georges Lasserre ;  François Bloch-Lainé et Marcel Loichot, dans le sillage gaulliste. Sans oublier l’influence de la « deuxième gauche » qui a fait la promotion de la doctrine sociale de l’Église avec le soutien de la CFDT.

C’était avant que la réforme de l’entreprise devienne une affaire d’Etat, un projet modelé par les gouvernements successifs depuis les années 70. A coup de lois visant à renforcer la participation des travailleurs à la gouvernance e au partage des profits. Le dernier avatar étant la loi Pacte dont certains réclament déjà l’approfondissement. Nicolas Aubert, et Xavier Hollandts donnent raison à ces derniers : « un nouveau chapitre de la réforme de l’entreprise semble possible ». Toutefois, ils se gardent bien de donner des recettes. Ils se bornent à observer que « l’objectif de la réforme se déplace désormais sur le terrain de la constitution d’une codétermination à la française »., avec, en toile de fond, les notions de « bien commun » et de « communauté ».