
Selon l’enquête Salary Budget Planning – édition décembre 2022 réalisée par WTW en France et publiée ce 7 décembre, les défis d’inflation, d’attraction et de rétention encouragent les entreprises françaises à repenser leurs politiques de rémunération.
Pour 2023, les entreprises prévoient une augmentation moyenne de 4,0 %, soit 0,5 point de pourcentage de plus que l’augmentation réelle accordée en 2022. Sachant que l’augmentation réelle moyenne des salaires avait atteint en France les 3,5 % en 2022 contre 2,3 % en 2021. En comparaison, en Allemagne, l’augmentation moyenne devrait être équivalente à celle anticipée en France (4,1 %).
En France, 84 % des entreprises ont revu leurs budgets d’augmentations salariales à la hausse en raison des pressions inflationnistes, 46 % en raison de préoccupations relatives aux tensions accrues sur le marché du travail et sur le recrutement, et 36 % en raison de difficultés de rétention des talents.
Ainsi, 92 % des entreprises françaises (contre 66 % en 2021 et 27 % en 2020) rencontrent actuellement des difficultés pour attirer des talents et 87 % (60 % en 2021 et 17 % en 2020) pour retenir leurs collaborateurs. Les talents du digital (62 %), les ingénieurs (52 %) et les techniciens (49 %) sont les populations que les entreprises ont le plus de difficultés à attirer et à retenir.
Dans l’optique de faire face à la guerre des talents et aux pressions inflationnistes, 41 % des entreprises recrutent les salariés dans la fourchette haute des grilles salariales et 27 % envisagent de le faire. Elles apportent également des changements à leurs politiques de rémunération (38 %) ou prévoient de le faire (31 %). Elles sont 43 % à envisager revoir leur grille de salaires à la hausse. 95 % d’entre elles prévoient d’effectuer des révisions des salaires deux fois par an, des révisions salariales qui se situent généralement entre 2 % et 7 % et qui devraient se dérouler au-delà de 2023 (59 %).
En outre, les entreprises ont mis en place ou prévoient des augmentations ciblées (75 %), un accroissement des salaires à l’embauche (72 %), un relèvement de la rémunération des jeunes diplômés (70 %), des augmentations ponctuelles (69 %) et des primes exceptionnelles telles que la prime de partage de valeur (69 %).
Au-delà des augmentations, 61 % des entreprises ont mis en place des actions pour offrir plus de flexibilité et de télétravail à leurs collaborateurs, plus de la moitié (55 %) a pris des mesures afin de favoriser la diversité, l’équité et l’inclusion. Elles envisagent également d’améliorer l’expérience collaborateur (47 %), de proposer des programmes de santé et bien-être à leurs salariés (33 %), ainsi que d’accentuer leurs efforts de formation et de développement de carrière (26 %). « La réponse monétaire n’est pas le seul levier utilisé par les entreprises. Ls DRH ont entamé une réflexion plus large sur l’expérience collaborateur et la rétribution globale, son adaptation aux besoins des salariés et son efficacité », conclut Khalil Ait-Mouloud, directrice de l’activité enquêtes de rémunération chez WTW.