Prévention et Santé au travail, alias Présance, réunit son assemblée générale 10 septembre à l’Hôtel Mariott, à deux pas de l’opéra. À l’ordre du jour figure le renouvellement partiel du conseil d’administration, avec la désignation à bulletins secrets de 14 administrateurs en lieu et place de cinq sortants, de sept démissionnaires auxquels s’ajoutent deux cooptés.
Les représentants des quelque 240 services de santé au travail interentreprises (SSTI) vont aussi découvrir le rapport d’activité 2019. Pour la première fois, les comptes de bilan et de résultats seront détaillés à souhait. La responsable administrative et financière de l’organisme, Valérie Dulac, peut s’attendre à une avalanche de questions, le président, Serge Lesimple, ayant invité les adhérents à exprimer leurs interrogations par écrit, en amont de l’AG.
Cet accès de transparence doit beaucoup à la publication du rapport que l’Igas a consacré aux services de santé au travail en février dernier. Signé Delphine Chaumel, Benjamin Maurice et Jean-Philippe Vinquant, il couvre un champ bien plus vaste que la gouvernance et la gestion des ressources.
Néanmoins, plusieurs 19 recommandations formulées par le document portent spécifiquement sur l’administration de la structure, apportant de l’eau au moulin des syndicats de salariés qui réclament année après année davantage de lisibilité.
Les sommes en jeu sont considérables. Les SSTI drainent un budget de 1,5Md€ issu des cotisations des entreprises de toutes tailles. Parmi elles, seules les grandes et moyennes ont une connaissance plus ou moins précise du mode de gestion, sachant que près de 80 % des adhérents comptent moins de 10 salariés.
L’anticipation fait défaut. C’est à quatre mois de la fin de l’année que l’assemblée générale votera le 10 septembre le budget et sera appelée à fixer le montant des cotisations pour le même exercice. Précisément, l’Igas recommande précisément d’encadrer davantage la fixation et “l’évolution des cotisations par un tunnel ou un autre dispositif, après avoir procédé sur un panel de SSTI, à une enquête sur les déterminants des coûts et des niveaux de cotisation”.
Pour y parvenir d’ici à juin 2021, Présance serait épaulé par la Dares et la direction générale du travail. Le rapport demande aussi de définir et de suivre des indicateurs d’activité et de gestion permettant un pilotage plus serré des SSTI, d’ici à janvier 2022. En associant le Conseil d’orientation des conditions de travail (Coct).
Il est aussi préconisé de “renforcer l ’implication des représentants des employeurs et des salariés au sein des instances, au travers d’un mode de gouvernance simplifié”. De là imaginer que des délégués syndicaux pourront siéger lors de la prochaine assemblée générale de Présance, il y a un fossé.