Sous la houlette d’Étienne Boyer, directeur des relations sociales, un groupe de travail va se constituer au sein d’Areva pour plancher sur la valorisation des compétences acquises dans l’exercice de mandats représentatifs. La CFDT prépare déjà ses suggestions. Elle compte s’inspirer des travaux exploratoires menés par la confédération. Le coordinateur groupe, Jean-Pierre Bachmann, propose aussi de s’appuyer sur le Mandascope, recensement des structures paritaires effectué par le think tank Réalités du dialogue social, en collaboration avec le Cereq et le cabinet Cedaet.
Ce guide détaille les champs de compétences des différentes institutions paritaires. « Il peut servir de référence dans le cadre de validation des acquis de l’expérience (VAE) au bénéfice des délégués syndicaux », estime Fred Séchaud, qui a suivi le dossier au Cereq. Pour l’instant, sur les quelque 129000 diplômes à finalité professionnelle délivrés en dix ans par validation des acquis de l’expérience, ceux découlant d’une pratique syndicale restent rares.
La loi du 20 août 2008 impose aux entreprises de négocier sur l’évolution professionnelle des représentants du personnel désignés ou élus. Et les confédérations CFDT, CGT, CFE-CGC et CFTC n’ont pas attendu le législateur pour défricher le terrain. Pas plus que l’ANDRH qui s’est favorablement prononcée sur la question. De leur côté, plusieurs établissements d’enseignement supérieur, dont Sciences Po et les instituts supérieurs du travail intègrent déjà des syndicalistes dans des filières spécifiques. Pourtant, globalement, la reconnaissance du know how militant se heurte encore à la difficulté de l’identifier et de mesurer sa teneur. Quelques entreprises s’y essaient. À l’instar de Casino, qui propose à un panel réduit d’élus un parcours de certification à distance organisé par l’Essec. BPCE expérimente un processus avec les organisations syndicales, tant au niveau de l’entreprise que des fédérations. Elles sont appelées à se prononcer sur le listing des aptitudes mises en oeuvre et sur le niveau de maîtrise qu’en ont les élus. Les analyses sont ensuite croisées, sous la supervision de l’association Dialogues, agissant comme conseil. Pour l’heure, seule une poignée de représentants du personnel ayant des mandats nationaux est concernée. « Être capable de monter sur une estrade pour développer un argumentaire mobilisateur devant des centaines de collègues en étant convaincant, c’est une qualité d’orateur et de vendeur convertible dans l’activité opérationnelle », résume un responsable RH de la banque. « Le trésorier d’un comité d’entreprise comme celui du site Areva à La Hague gère un budget de 6M€. On peut supposer qu’il a quelques notions de comptabilité », abonde Jean-Pierre Bachmann.