Loi Avenir professionnel : encore des zones d’ombre

 La dernière réforme de la formation professionnelle a éclairci le paysage, mais insuffisamment aux yeux des entreprises. Plusieurs dispositions restent méconnues ou sous-utilisées par les employeurs. Ces constats figurent dans le Baromètre international de l’Observatoire Cegos Transformations, Compétences & Learning, dont les résultats ont été présentés le 13 octobre.

La volet franco-français de l’étude est fondé sur une enquête auprès de 66 responsables RH et d’un millier de salariés. Il indique le dispositif de la formation professionnelle est plus souple et plus lisible que précédemment. Les enjeux d’employabilité individuelle, les impératifs de performance des organisations et les orientations de la politique publique en la matière se conjuguent. Les entreprises ont vite appris comment solliciter et obtenir des financements publics en vue de mettre en place des parcours de mobilité certifiante (71 % le font). Néanmoins, plusieurs mécanismes restent sous-utilisés. C’est le cas de la préparation opérationnelle à l’emploi individuelle (POEI).  Seulement 33 % des acteurs RH déclarent y avoir eu recours au moins une fois. Notamment pour les métiers liés à l’informatique, à la logistique et à la fonction achats. Le dispositif Pro-A (reconversion ou promotion par l’alternance) demeure méconnu. Pour couronner le tout, une faible proportion de DRH envisage de l’utiliser.

 

Même le compte personnel de formation (CPF), pièce maîtresse de la réforme, est considéré avec circonspection. Un tiers des DRH penconstatese que les salariés thésaurisent sur leur CPF au lieu de l’utiliser . Un autre tiers  un certain  désintérêt de la part des employés.  Quoi qu’il en soit, l’abondement n’est pas encore un sujet de dialogue social. Pourtant, 42 % des employeurs ont déjà abondé les comptes de leurs collaborateurs, ou s’apprêtent à le faire. De fait, c’est au cas par cas et toujours de façon unilatérale.