Pénurie à la pompe, le dialogue social en panne sèche

Le dialogue social, on en parle plus en France qu’on ne le pratique. Côté palabres, deux rencontres traitent de ce sujet dans les prochains jours. Le 18 octobre ont lieu les 9èmes Rencontres du Dialogue social à Suresnes. Elles réunissent des intervenants de renom et des décideurs d’horizons variés. Ce colloque aura pour thématique : « A quand un dialogue social mature, carburant de l’économie, de l’emploi et de la compétitivité ? ». Guillaume Boudy, maire de Suresnes, accueillera les participants à cet évènement qui aura notamment pour têtes d’affiche le secrétaire général de l’UNSA Laurent Escure, et réunira une trentaine d’intervenants de renom, (chefs d’entreprise, DRH, politiques, syndicalistes, experts internationaux, économistes).

 

Dans un autre cadre, l’Association pour la sociologie de l’entreprise (APSE) que préside   et Grégory Lévis, prévoit, le 7 novembre à Paris , une rencontre-débat sur les tensions contextuelles et les ambivalences des dispositifs et des acteurs. Elle pose la question :  « pourquoi le dialogue est-il si difficile et comment retrouver une dynamique ? ». Elle tente aussi d’ébaucher des pistes :    les articulations possibles entre conflit et coopération, tant dans le dialogue social; les dilemmes, ambiguïtés et émotions que les DRH peuvent-ils gérer dans les situations de restructurations ; les marges de manœuvre des sciences sociales et de gestion en matière de dialogue social.

 

Côté pratique, l’heure est à la tension. Après les manifestations de la semaine dernière, le 18 octobre sera une nouvelle journée de grèves dans les raffineries, les centrales nucléaires, les transports, les services publics et plusieurs grandes entreprises, à l’appel  des syndicats CGT, FO, FSU, Solidaires appuyés par les mouvements étudiants et lycéens.

 

Côté pratique, c’est la panne sèche. La CPME fait un amer constat, ce 17 octobre : « En dépit de la signature d’un accord majoritaire, la grève, emmenée par une minorité, se poursuit chez TotalEnergies. Rencontrant des difficultés pour s’approvisionner en carburant, des millions de Français sont pénalisés au quotidien. Les entreprises, elles aussi, sont durement impactées. Certaines n’ont d’autre choix que de suspendre ou de stopper leur activité. L’organisation patronale rejette la faute sur « ceux qui refusent les règles du dialogue social ». Elle demande au gouvernement d’accélérer les réquisitions déjà décidées. « Une poignée de grévistes ne peut continuer ainsi à imposer son joug à l’économie française. Ceux qui prennent des risques pour faire vivre leur entreprise ne sauraient accepter plus longtemps de subir les conséquences d’un mouvement devenu illégitime ».

 

L’analyse des syndicats tenant de la grève est différente.  FO par la voix de ses leaders, Frédéric Souillot (secrétaire général), et  Patricia Drevon  et  Sylvia Veitl , énumère des décisions de justice rappelant que « le droit de grève est une liberté fondamentale et un arrêté de réquisition ne peut être pris sans justification.  L’exercice du droit de grève ne peut être entravé par la réquisition que dans des cas extrêmes. Dans ces conditions, la CPME veut un « service minimum de l’énergie », à l’instar de ce qui existe pour le secteur des transports ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

es arrêtés de réquisition constituent une atteinte grave au droit fondamental dont disposent les salariés pour exercer leur droit ».