
Les données de l’association GSC et la société Altares sont alarmantes : 18 519 chefs d’entreprise ont perdu leur emploi au 1er semestre de cette année . c’est près de 30 % de plus qu’à la même période de 2021. Et ce n’est pas fini, les deux partenaires pronostiquent « ne fin d’année difficile. », compte tenu des chiffres du 1er semestre 2022 et le contexte économique actuel. Les « seniors » restent particulièrement concernés : l’âge médian des chefs d’entreprise en situation de perte d’emploi est de 46,7 ans. Ceux âgés de 31 à 40 ans connaissent toutefois la plus forte augmentation au 1er semestre 2022 : 4 511 se sont retrouvés en situation de perte d’emploi, soit + 47,8 % sur un an. Les entrepreneurs de plus de 50 ans connaissent quant à eux une hausse de 37,2 %, soit 4 152 pertes d’emploi.
En outre, les entrepreneurs à la tête de petites structures (de moins de 3 salariés), représentent plus des trois-quarts des pertes d’emploi pour le 1er semestre 2022. Une baisse était déjà observée en 2020 et 2021 ; le recul se poursuit donc auprès des dirigeants à la tête d’une entreprise de plus de 20 salariés : – 13 % pour les dirigeants de 20 à 49 salariés et – 16,3 % pour les dirigeants d’entreprise de plus de 50 salariés.
Tous les secteurs sont touchés, mais les activités en lien avec les consommateurs (BtoC : commerce et services) sont les plus fragilisées. Sur le plan territorial, aucune région ne semble épargnée. Pour Anthony Streicher, président de l’association GSC (photo), « Après avoir connu des seuils historiquement bas ces deux dernières années, les chiffres du 1er semestre 2022 renouent progressivement avec les niveaux d’avant crise. La guerre en Ukraine, les problèmes d’approvisionnement et le pouvoir d’achat en berne sont autant de facteurs extérieurs d’incertitude pour les chefs d’entreprise, qui doivent inciter à la vigilance. Sans anticipation, je crains que les situations dramatiques se multiplient. »
L’essentiel (88%) des entreprises fermées sont des très petites entreprises déclarant moins de 500 000 € de chiffre d’affaires (7 450 entreprises) ou ne publiant pas leurs comptes (plus de 7 000 entreprises, essentiellement des artisans qui ne sont pas tenus de publier des comptes et dont le CA doit être très inférieur à 500 000 €). Les gérants de SARL – 7 755 dirigeants touchés – forment l’essentiel des pertes d’emploi (en augmentation de 19,8 % par rapport au 1er semestre 2021). Toutefois, la part des gérants de SARL touchés diminue, alors que le nombre de dirigeants de SAS (+ 36,2 %) et d’artisans-commerçants (+ 21,8%) touchés augmente, quant à lui, fortement.
Frédéric Barth, DG d’Altares analyse : « Au cours de ce premier semestre 2022, ce sont près de 90 000 nouvelles entreprises qui ont vu le jour chaque mois, un nombre bien supérieur à celui enregistré en 2019, soit 72 000 en moyenne. Cette dynamique de créations d’entreprises confirme la capacité des entrepreneurs à se projeter, en dépit d’un contexte économique difficile. Elle s’accompagne d’une disposition du chef d’entreprise à prendre des risques, qui pourrait être mise à mal au sortir de la pandémie de Covid-19 qui a fragilisé les structures financières. Tandis que les défaillances d’entreprises sont reparties à la hausse ces six derniers mois, touchant, pour les trois quarts, de très petites structures de moins de trois salariés, assurer le bon fonctionnement de son entreprise nécessite pour son dirigeant de conjuguer prévention des risques commerciaux, risques financiers et risques personnels. »