Quatre recommandations du Conseil d’analyse économique pour relancer la productivité en France

Une note du Conseil d’analyse économique (CAE) se penche sur le décrochage de la productivité de la France, par rapport à l’Allemagne et aux États-Unis,  depuis le début des années 2000. Selon cet organisme placé auprès de Matignon, ayant pour mission d’éclairer  les choix du gouvernement en matière économique, le retard est significatif : « la France a perdu environ 7 points de productivité par rapport aux États-Unis et 5 points par rapport à l’Allemagne sur une quinzaine d’années » et ce ralentissement touche tous les secteurs. Rapporté à la richesse nationale, cela représente un manque à gagner d’environ 140 Mds€ pour la France en 2019.

 

Le diagnostic du CAE est formel : « Notre pays souffre d’un décrochage en mathématiques et a un niveau moyen en compétences socio-comportementales décevant ». Les remèdes ? Mettre en place une stratégie nationale avec des objectifs ambitieux pour améliorer significativement le niveau des élèves au primaire, collège et lycée, y compris celui des élèves les plus performants. Dans le même temps, il est recommandé de « fixer des objectifs de moyen et long termes avec un système d’évaluation régulière des compétences socio-comportementales pour les élèves, à l’échelle nationale ».

 

En troisième lieu, la note du CAE, signée Maria Guadalupe, Xavier Jaravel, Thomas Philippon et David Sraer, prône la mise en œuvre d’une « stratégie nationale d’innovation par tous ». Objectif : sensibiliser tous les jeunes aux carrières de l’innovation et de la science, dotée d’un budget de 100 millions d’euros par an pour financer des initiatives complémentaires. Via des ateliers d’information, du mentorat, des stages, immersions et forums, ainsi que des concours d’innovation.

 

Une quatrième piste concerne les subventions à l’innovation. Le Crédit d’impôt recherche (CIR) gagnerait à être redéployé pour financer davantage les petites et moyennes entreprises, qui sont les plus innovantes et pour lesquelles le rendement du CIR est le plus élevé, dit la note. L’effet incitatif du CIR est faible pour la dépense de R&D des grands groupes, qui bénéficient de 400 millions d’euros de subventions à 5 %.Il faudrait donc « abaisser le plafond de dépenses éligibles à 20 millions et augmenter le taux de subvention de 30 à 42 % ».