
Primeum, spécialsite de la rémunération variable, publie une étude menée avec l’Ifop auprès des dirigeants et du grand public sur les dispositifs d’intéressement et de rémunération variable. Résultat : l’intéressement et la rémunération variable restent sous-utilisés ou sont réservés aux plus hauts postes. Ils reçoivent un accueil mitigé du grand public.
Seuls 45% des actifs déclarent être concernés par une rémunération annexe qu’il s’agisse de primes d’intéressement, de rémunération variable indexée aux performances, d’avantages en nature ou encore de stock-options/actions gratuites. Les dispositifs d’intéressement aussi bientôt rebaptisés « dividende salarié » sont les plus accessibles aux actifs mais sont encore très loin d’être généralisés puisque seuls 32% d’entre eux et 47% des dirigeants y ont accès, selon l’étude.
Pour Fabien Lucron, directeur du développement de Primeum (photo), « On ne peut que saluer l’élargissement à venir du dividende salarié, c’est un vrai sujet de justice sociale très attendu. Pour autant cette forme de rémunération annexe ne permet pas de générer une motivation supplémentaire au quotidien pour les collaborateurs. Dans un contexte inflationniste avec un marché du travail ultra tendu, où les entreprises cherchent à retenir leurs talents, il ne s’agit pas d’augmenter les charges fixes mais de récompenser individuellement »
Plus de sept actifs sur dix estiment que la rémunération variable, sous forme d’intéressement, permet certes un meilleur partage de la richesse générée par l’entreprise (74%), mais fragilise en parallèle le pouvoir d’achat des salariés en le mettant à la merci de la conjoncture économique de leur entreprise (76%). En outre, l’écrasante majorité des actifs considère qu’elle permet de renforcer la motivation des salariés concernés (73%) et d’augmenter la performance globale de l’entreprise (70%), mais qu’en miroir, les salariés sont incités à entrer en compétition les uns avec les autres (72%) et subissent davantage de pression et de stress (68%).
« La rémunération variable lorsqu’elle correctement déployée génère une motivation supplémentaire et encourage à la performance. En aucun cas, elle ne doit se substituer à une rémunération fixe qui, elle, a vocation à couvrir les dépenses du quotidien » précise sur ce point Fabien Lucron. Moins d’un actif français sur quatre (23%) se dit concerné par la rémunération variable et un peu moins du tiers des dirigeants (30%) dont les salariés sont concernés par la rémunération variable déclarent la pratiquer auprès de l’ensemble d’entre eux.
Cette distribution dépend surtout, chez les actifs comme chez les dirigeants, de la taille d’entreprise. Ainsi, plus les entreprises sont grandes, plus elles pratiquent la rémunération variable. De même, les entreprises ayant un chiffre d’affaires annuel de minimum 50 millions d’euros pratiquent bien plus la rémunération variable que celles dont le CA est inférieur à moins de 2 millions d’euros.
Par ailleurs, la rémunération variable demeure pour le moment l’apanage de certaines fonctions, parmi lesquelles les fonctions commerciales (44%) et dirigeantes (37%) sont prépondérantes. Les fonctions de production ainsi que les fonctions support ou administratives demeurent encore en retrait sur ce point. La situation diffère également selon le profil des interviewés. Majoritairement, ce sont les cadres qui sont concernés (47%), généralement hommes (30%) âgés de 18 à 24 ans (28%) salariés du secteur privé (26%). Selon les dirigeants, la rémunération variable de l’ensemble des collaborateurs représente, seulement 13% de la masse salariale. Pourtant, environ deux tiers des dirigeants (64%) considèrent que la rémunération variable peut s’appliquer à tous les postes et 71% de ceux pratiquant déjà la rémunération variable seraient intéressés pour l’étendre dans leur entreprise. .