Pour améliorer l’attractivité, soutenez vos collaborateurs dans leur rôle de parent

Depuis plusieurs mois, le rapport de force entre employeurs et salariés s’est inversé, en faveur des collaborateurs. Ces derniers sont à la recherche d’un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Et pour ceux qui ont des enfants, cela passe aussi par une prise en compte adaptée de leur rôle de parent.

 

Pour recruter les meilleurs talents et fidéliser leurs collaborateurs, les entreprises doivent ainsi considérer leur rôle social et être en mesure de les accompagner dans leur parentalité pour les aider à concilier au mieux leurs impératifs professionnels et familiaux. En matière d’organisation du travail, la crise du Covid a rebattu les cartes : le télétravail, quand il est possible, est devenu la norme dans nombre d’entreprises et l’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle est désormais une vraie priorité pour les collaborateurs. Parallèlement à cette nouvelle organisation hybride du travail – entre présentiel et travail à distance – la France fait face à une situation inédite :  523 000 travailleurs ont quitté leur poste au 1er trimestre 2022, selon la Dares. Et les répercussions du côté des employeurs ne sont pas négligeables. 71% des entreprises peinent à recruter.

 

Le monde du travail a changé, tout comme les aspirations des salariés. Pour les entreprises, les enjeux d’attractivité et de fidélisation ont pris une place prépondérante dans la stratégie de gestion des ressources humaines. Seules celles qui sauront s’adapter aux attentes de leurs collaborateurs et leur proposer une bonne qualité de vie au travail se donneront les clefs pour durer dans ce contexte de pénurie de talents. L’un des leviers d’action repose sur l’accompagnement des collaborateurs dans leur parentalité : sérénité du cadre de travail, égalité salariale, prise en compte des problématiques de charge mentale, souplesse et flexibilité, etc.

 

La gestion de la parentalité doit faire partie de la promesse employeur. Pourquoi un candidat choisirait-il d’intégrer (ou de rester dans) votre entreprise plutôt qu’une autre ? Pour les missions et la rémunération d’une part, mais aussi pour l’expérience collaborateur dans sa globalité. Quelques pistes de réflexions et bonnes pratiques pour l’améliorer.  Il faut aussi de la souplesse pour les salariés : cela signifie la possibilité d’aménager ses horaires de travail en fonction de contraintes personnelles et/ou parentales. Certaines entreprises permettent notamment à leurs collaborateurs de télétravailler jusqu’à 70% de leur temps de travail mensuel pendant les vacances scolaires. Le droit réel à la déconnexion est un autre facteur. Si la souplesse peut être réciproque, elle ne doit pas être associée à l’idée de disponibilité permanente. Environ 48% des salariés déclarent que leur employeur attend d’eux qu’ils soient disponibles en dehors des heures de travail. Cela ne peut être compatible avec un cadre de travail sain et épanouissant.

 

Les collaborateurs attendent également un management à l’écoute, même à distance : qui dit nouvelle organisation du travail dit nécessité d’échanger avec les différentes parties prenantes, dans une attitude bienveillante, mais aussi de renforcer l’autonomie des salariés, d’encourager les initiatives et de veiller à maintenir une égalité entre les salariés, quelle que soit leur situation personnelle.Dans un autre registre, l’attente est forte pour des services et des aides pouvant faciliter la vie des parents : l’entreprise peutsoutenir les parents de plusieurs manières. Il est de sa responsabilité de prendre en compte l’inégale répartition des activités familiales et domestiques dans sa politique d’égalité des chances, mais aussi d’accompagner ses salariés grâce aux ressources publiques ou par le biais de prestataires spécialisés. Cela passe par exemple par la réservation de places en crèche – avantage conséquent au regard du décalage actuel entre offre et demande -, des services de coaching parental, de soutien scolaire ou de conciergerie. L’entreprise peut aussi agir sur le pouvoir d’achat de ses collaborateurs en négociant des tarifs ou en mutualisant certaines prestations. Elle peut aussi anticiper voire aller plus loin que la législation.

 

Favoriser le bien-être en entreprise de ses collaborateurs, c’est aussi participer à leur épanouissement personnel et professionnel, mais aussi accroître leur engagement et leur fidélité à l’égard de cette même entreprise. Accompagner la parentalité de ses équipes ne doit plus être une dimension optionnelle pour les organisations, mais bien un élément constitutif de leur promesse employeur indispensable pour attirer les talents.

 

Sacha Tikhomiroff, DG des Petits Chaperons rouges