Malgré les krachs boursiers, les bulles spéculatives et même une pandémie mondiale, certains placements ont démontré une résilience exceptionnelle sur le long terme. L’Institut de l’épargne immobilière et foncière (IEIF) vient de publier son étude “40 ans de performances comparées” qui livre un verdict sans appel sur les meilleurs investissements depuis 1984. Alors que les épargnants français privilégient massivement les placements sécurisés, les chiffres révèlent une tout autre réalité. Découvrez quels actifs ont réellement protégé et fait fructifier votre capital à travers les crises.
Les actions: championnes incontestées du rendement sur le long terme
Avec une performance annuelle moyenne stupéfiante de 11,8% sur la période 1984-2024, les actions s’imposent comme le placement le plus rentable sur quatre décennies. Ce rendement exceptionnel s’est maintenu malgré des crises majeures : l’éclatement de la bulle internet, la crise financière de 2008, les tensions sur les dettes souveraines et la pandémie de Covid-19.
Cette résilience impressionnante mérite d’être soulignée, même si la performance des marchés actions tend à se modérer avec le raccourcissement de l’horizon d’investissement : +8,82% par an sur 30 ans, +7,8% sur 15 ans et +6,17% sur les 5 dernières années.
Le début de l’année 2025 a pourtant été mouvementé pour les bourses mondiales avec des baisses significatives : -1,73% pour le CAC 40, -7,38% pour le S&P 500 et -12% pour le Nasdaq. Cette volatilité s’est illustrée de façon spectaculaire début avril avec une chute de 9% du Nasdaq suivie d’un rebond de 12,6% en une seule séance.
Astuce en + : Ne vous laissez pas impressionner par la volatilité à court terme des marchés actions. Sur un horizon de 10 ans ou plus, les statistiques montrent que ce placement surperforme systématiquement les autres classes d’actifs.
L’immobilier: des performances variables selon les segments et périodes
L’âge d’or de l’immobilier parisien en question
L’immobilier parisien a longtemps fait figure de valeur refuge par excellence, avec un rendement annuel moyen de 10,12% sur 40 ans, se classant ainsi deuxième derrière les actions. Ce chiffre spectaculaire combine à la fois l’appréciation du capital et les revenus locatifs nets.
Toutefois, cette performance tend à s’éroder avec le temps : +7,61% sur 30 ans et seulement +5,35% sur 15 ans. Cette tendance baissière alimente les interrogations sur l’avenir du marché immobilier des grandes métropoles.
Stéphanie Galiègue, directrice générale déléguée de l’IEIF, met en garde : “Les performances exceptionnelles de l’immobilier dans les grandes villes pourraient ne pas se maintenir à l’avenir, notamment avec les évolutions des modes de vie et de travail post-Covid.”
La crise des SCPI et de l’immobilier professionnel
Les SCPI, longtemps considérées comme des placements de père de famille, ont particulièrement souffert récemment avec une performance limitée à +2,15% par an sur la période 2019-2024. Ce chiffre contraste fortement avec leur performance historique de +7,51% sur 40 ans.
Cette contre-performance s’explique largement par l’impact de la crise sanitaire sur l’immobilier de bureaux et commercial, qui constituent traditionnellement le cœur des investissements des SCPI. Le télétravail et l’essor du e-commerce ont durablement affecté ces segments, obligeant ces véhicules d’investissement à repenser leur modèle.
Notre conseil déco immobilière : Si vous investissez dans les SCPI, privilégiez celles qui ont amorcé une diversification vers la logistique, la santé ou le résidentiel, segments moins affectés par les mutations post-Covid.
Les placements refuges: entre protection et sous-performance
L’or, grand gagnant récent des turbulences mondiales
Sur la période récente marquée par l’instabilité économique et géopolitique, l’or s’est distingué avec une performance impressionnante de +11,27% par an entre 2019 et 2024. Le métal précieux a pleinement joué son rôle de valeur refuge face à une inflation résurgente et des incertitudes mondiales.
Cette excellente performance récente ne doit pas faire oublier que sur le très long terme, l’or reste moins performant que les actions ou l’immobilier de qualité. Sa force réside davantage dans sa capacité à protéger le capital lors des périodes de turbulences.
La contre-performance des produits d’épargne sans risque
Le constat est sans appel pour les placements préférés des Français : ils perdent du pouvoir d’achat. Sur la période 2019-2024, alors que l’inflation s’établissait à 2,68% par an en moyenne, l’assurance vie en euros n’a rapporté que 2,02%, le Livret A 1,79% et les fonds monétaires un maigre 0,24%.
Cette sous-performance chronique face à l’inflation constitue une érosion silencieuse mais réelle du patrimoine des épargnants français, qui continuent pourtant à privilégier massivement ces placements jugés sécurisés.
Astuce en + : Pour protéger votre épargne de précaution de l’inflation, envisagez d’allouer une partie de vos liquidités à des produits indexés sur l’inflation comme les obligations indexées ou certains fonds monétaires dynamiques.
Les enseignements stratégiques pour les investisseurs
L’importance cruciale de l’horizon d’investissement
L’étude de l’IEIF confirme une règle fondamentale de la gestion financière : plus votre horizon d’investissement est long, plus vous pouvez vous permettre d’investir dans des actifs volatils mais rentables comme les actions.
Pour un horizon de 5 ans ou moins, la prudence reste de mise car les fluctuations à court terme peuvent être significatives. En revanche, sur 15 ans et plus, les actions ont systématiquement surperformé les autres classes d’actifs, justifiant une allocation plus importante à cette catégorie.
La diversification comme rempart contre les crises
L’analyse des performances sur différentes périodes révèle également qu’aucune classe d’actifs n’est systématiquement gagnante à court terme. L’or brille lors des crises récentes mais sous-performe en période de croissance stable. Les actions peuvent connaître des années difficiles avant de rebondir fortement.
Cette alternance plaide pour une diversification intelligente du patrimoine, adaptée à votre âge et vos objectifs. Un portefeuille mixte associant actions, immobilier et une portion d’actifs refuges offre généralement le meilleur compromis entre performance et protection.
Bien que non inclus dans l’étude de l’IEIF, le Bitcoin aurait affiché une performance spectaculaire de plus de 2 600% sur la période 2019-2024, rappelant l’émergence de nouvelles classes d’actifs qui peuvent compléter une stratégie de diversification, à condition d’en accepter la volatilité extrême.
Notre conseil déco financière : Adoptez une approche “en couches” pour votre patrimoine : une base sécurisée pour vos besoins à court terme, puis des couches de plus en plus dynamiques pour vos objectifs à moyen et long terme.
L’essentiel
L’étude de l’IEIF sur 40 ans de performances comparées livre des enseignements précieux pour tous les investisseurs. Les actions s’imposent comme le placement le plus rentable sur le long terme avec 11,8% de rendement annuel moyen, suivies par l’immobilier parisien (10,12%) et les foncières immobilières (9,5%).
Pour optimiser votre stratégie patrimoniale :
- Adaptez votre allocation d’actifs à votre horizon d’investissement réel
- Ne vous laissez pas influencer par la volatilité à court terme pour vos placements longs
- Diversifiez votre patrimoine entre plusieurs classes d’actifs complémentaires
- Méfiez-vous des placements sans risque qui, sur longue période, vous font perdre du pouvoir d’achat
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures, mais l’histoire des marchés financiers nous enseigne que la patience et la diversification restent les meilleures alliées de l’investisseur dans sa quête de préservation et d’accroissement de son capital.
