Aidants en entreprise : 10 propositions pour améliorer leur accompagnement

Interfacia, Tilia, Responsage, Olystic et le LabRH, épaulés par l’Ocirp, publient une nouvelle mouture du Livre Blanc « Aider et travailler 2020 » pour un meilleur management de l’aidance en entreprise. Le document fait 10 propositions pour l’emploi des salariés aidants et un management approprié, autour de 4 axes : l’accès à l’emploi, le dialogue social, le parcours collaborateur et l’engagement sociétal.

Dans la foulée de la –la Journée nationale des Aidants, le 6 octobre dernier, Interfacia, en partenariat avec Tilia, start-up d’intrapreneuriat dédiée aux aidants et développée au sein de BNP Paribas Personal Finance, Responsage, spécialiste des salariés aidants et de l’accompagnement social, Olystic, qui mène des enquêtes auprès des collaborateurs et Le Lab RH, association qui accompagne les organisations dans leur évolution et leur digitalisation, publient la seconde édition du livre blanc « Aider & Travailler ».

ette édition 2020, trois ans après la précédente, propose un éclairage sur la situation et les impacts en entreprise. Destiné aux employeurs des secteurs privé et public, ce livre blanc est un appui à la construction d’un réel management des aidants en entreprise. Composé à la fois d’un baromètre — réalisé auprès de 600 salariés aidants et anciens aidants, ainsi qu’auprès de leurs managers et collègues — de témoignages d’entreprises engagées et d’analyses d’experts, l’ouvrage met en lumière l’ampleur du phénomène des salariés aidants tout en offrant aux entreprises des solutions concrètes. En effet, si aujourd’hui en France, les entreprises comptent 20 % de salariés aidants, 70 % des salariés non aidants indiquent qu’ils le seront probablement ou certainement dans les 5 ans.

 

1— Favoriser l’accès et le retour à l’emploi

50 % des aidants actifs sans emploi ne peuvent retrouver un poste en raison de leur rôle d’aidant. Face à ce constat, il serait nécessaire de développer une expérimentation avec Pôle Emploi pour favoriser l’accompagnement des aidants actifs à la reprise d’une activité professionnelle, et soutenir leur accès ainsi que leur retour à l’emploi — administrativement, logistiquement et financièrement, par la facilitation des initiatives individuelles et collectives (création d’entreprise, de coopératives, etc.).

 

2— Prendre en compte le rôle de l’aidant dans le dialogue social

Les auteurs du livre blanc préconisent d’encourager les partenaires sociaux à généraliser les aides concrètes aux salariés aidants, au niveau des branches professionnelles, pour améliorer leur vie en entreprise — organisation du travail, amélioration de l’indemnisation du congé de proche aidant, services d’accompagnement, répit, formation, dispositifs de prévention et détection des situations à risques, etc. Ensuite, en validant l’introduction de ce sujet dans les négociations obligatoires d’entreprises et en permettant davantage de souplesse dans l’aménagement des horaires, modalités et conditions de prise de congés, autorisations d’absence, télétravail, etc. En effet, les salariés aidants ont besoin de temps. 40 % d’entre eux travaillent à temps partiel, un choix subi dans les trois quarts des cas (76,5 %), étant donné le manque à gagner évident en termes de revenus. Cette question est d’autant plus importante que la plupart des aidants contribuent financièrement à la prise en charge de leur proche fragilisé : à hauteur de 150€ minimum par mois dans 70 % des cas, et jusqu’à 500€ pour 17 % d’entre eux. Enfin, en intégrant dans les rapports de situation comparée et les référentiels, chartes et labels — RSE, QVT, diversité, bien-être, etc. — des critères de reconnaissance des engagements des employeurs.

 

3— Intégrer la situation d’aidant dans le parcours collaborateur

Le parcours collaborateur est lui aussi visé par deux propositions. La première : l’introduction dans les visites médicales des services de santé au travail, d’un questionnement sur la situation d’aidant. La seconde : l’organisation d’une filière dédiée au traitement des dossiers de demande de congé proche aidant, afin que les délais de traitement n’en amenuisent pas les atouts.

 

4— Mettre l’aidant au centre de l’engagement sociétal

Au niveau de l’engagement sociétal, l’ensemble des acteurs propose de favoriser, en complément de la solidarité nationale, les garanties complémentaires assurant une protection sociale de qualité aux proches aidants en activité professionnelle — accessibilité, articulation avec les dispositifs publics, retraite à taux plein malgré un temps partiel à 80 %, etc. Enfin, proposition transversale, la création d’un statut de salarié aidant, quelle que soit la cause de la dépendance de la personne fragilisée. Cette proposition pourrait faciliter une prise de conscience individuelle et collective en faveur d’une inclusion équitable et durable des salariés-aidants.

 

Télécharger le livre blanc ici :  https://bit.ly/30NQfem